La dépression du post-partum ou dépression post-natale touche 10% à 20% des jeunes mères en France. Pourtant, elle est encore méconnue, souvent confondue avec le fameux « baby blues » et diagnostiquée trop tardivement.
Quels sont les symptômes de la dépression du post-partum ? Et surtout, comment s’en sortir ?
Qu'est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression du post-partum est un état dépressif qui survient durant l’année qui suit la naissance de l’enfant.
Contrairement au baby blues qui est un état passager dû à l’effondrement hormonal après l’accouchement, la dépression post-natale s’inscrit dans le temps et peut durer de plusieurs mois à plusieurs années.
La dépression peut aussi apparaître avant la naissance de l’enfant, on parle alors de dépression prénatale.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’apparition de la dépression post-partum :
- la fatigue post-grossesse et post-accouchement,
- le manque de sommeil,
- l’épuisement,
- la régularisation du taux d’hormones,
- un accouchement difficile, stressant, traumatisant, qui ne se passe pas comme prévu,
- les changements organisationnels engendrés par l’arrivée du bébé,
- un bébé présentant des difficultés de sommeil, d’alimentation, un RGO…
- le stress,
- l’absence de soutien.
Aujourd’hui encore, la dépression du post-partum est sous diagnostiquée. L’idéalisation de la maternité dans notre société entraine souvent les jeunes mères à taire leur souffrance de peur d’être jugée.
Prendre en compte ses ressentis et demander de l’aide dès l’apparition des premiers symptômes est important. En effet, une prise en charge précoce permet de réduire les répercussions sur la mère et l’enfant. Cependant, même lorsque la prise en charge est plus tardive, il est possible d’en sortir en bénéficiant d’un accompagnement thérapeutique.
Les symptômes de la dépression du post-partum
Les symptômes de la dépression post-partum sont nombreux. Ainsi, les jeunes mères peuvent ressentir :
- une grande fatigue,
- un sentiment de vulnérabilité marqué,
- un rejet du bébé,
- un sentiment d’incapacité à s’occuper de son bébé,
- un sentiment de culpabilité,
- une tristesse envahissante,
- une irritabilité,
- de la colère,
- une importante anxiété,
- des troubles somatiques (maux de tête, de dos…)
- des troubles du sommeil,
- une modification de l’appétit,
- des difficultés à s’occuper de son bébé,
- une baisse de libido,
- des pleurs,
- une envie de s’isoler,
- des phobies d’impulsion (peur de commettre des actes graves envers son bébé),
- des idées suicidaires,
- des difficultés de concentration.
Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, parlez-en à votre entourage et faites-vous accompagner par un professionnel.
La dépression post-partum chez les pères
Si la dépression post-partum concerne les jeunes mères, elle touche également les pères. Jusqu’à 8% des pères traversent en effet une dépression au cours de la grossesse ou après l’accouchement, dans la période post-partum.
Les symptômes peuvent être similaires à ceux présentés par les mères.
Par ailleurs, il est démontré que les pères ont plus de risques de souffrir d’une dépression post-partum lorsque leur conjointe souffre elle-même de dépression.
Les jeunes pères peuvent donc aussi avoir besoin d’aide et ne doivent pas hésiter à consulter.
Peut-on éviter la dépression post-partum ?
Il est possible de prévenir l’apparition de la dépression post-partum, notamment en se préparant à la période post-accouchement.
Souvent, les jeunes parents sont surpris par l’intensité de cette période après la naissance de leur enfant.
S’informer sur la réalité physique et émotionnelle du post-partum permet de mieux appréhender cette phase et comprendre que certains difficultés sont courantes et normales.
Ces informations peuvent être transmises lors des séances de préparation à la parentalité et à la naissance organisées par des sages femmes.
Ainsi, en étant mieux préparés, les futurs parents seront moins démunis et se sentiront moins seuls face aux difficultés rencontrées en post-partum.
Je souffre de dépression post-partum, comment m'en sortir ?
Un accompagnement psychologique est essentiel dans la prise en charge de la dépression du post-partum.
Lorsque la dépression est sévère, il est parfois nécessaire de recourir à un traitement médicamenteux.
Les thérapies brèves et notamment les thérapies cognitivo-comportementales sont une approches thérapeutiques efficaces dans le traitement de la dépression post-partum.
Recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS), les thérapies cognitivo-comportementales visent, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par un comportement plus adapté selon ce que le patient souhaite.
Ainsi, ces thérapies aident le patient à reconnaître et modifier leurs pensées négatives et par conséquent, leurs comportements négatifs.
Elles agissent sur les symptômes souvent ressentis lors d’une dépression post-partum tels que la culpabilité, l’anxiété, le sentiment d’impuissance et d’inefficacité, la perte de confiance en soi…
Grâce à une prise en charge adaptée, les parents souffrant de dépression post-partum constatent une amélioration de leurs symptômes en quelques mois.
Comment aider un proche en dépression post-partum ?
Il arrive souvent que les proches d’une personne souffrant de dépression post-partum soient interpelés par un changement de comportement chez celle-ci et ne sachent pas comment réagir.
Si vous pensez que l’un de vos proches souffre d’une dépression post-partum :
- soyez à l’écoute de sa souffrance sans la minimiser,
- créez un espace d’échange et de dialogue sans jugement,
- organisez une aide pratique dans la réalisation des tâches quotidiennes,
- conseillez de consulter un professionnel qui pourra l’aider à traverser cette épreuve.