La procréation médicalement assistée (PMA) permet parfois d’accéder, après bien des épreuves et des sacrifices, à la parentalité malgré l’infertilité du couple ou de la femme seule.
Ces grossesses sont qualifiées de « précieuses » tant pour le ou les futurs parents que pour les équipes médicales. Et pour cause, les chances de grossesse varient de 10 à 22% selon la technique de PMA utilisée et le profil de la femme.
Qu’est-ce-que l’infertilité ?
Un couple est considéré comme infertile s’il n’a pas pu concevoir d’enfant après 12 à 24 mois de tentatives sans contraception. L’infertilité concernerait entre 10 et 15% des couples.
Cette baisse de fertilité peut être portée par la femme (dans environ un tiers des cas), par l’homme (également dans un tiers des cas) ou elle peut concerner le couple, on parle alors d’infertilité mixte. Dans environ 15% des cas, la baisse de la fertilité reste inexpliquée.
Les causes de l’infertilité étant très variée, il est nécessaire de tenter de trouver sa cause en consultant un spécialiste.
L’infertilité est à différencier de la stérilité, qui correspond à l’incapacité totale d’un couple à concevoir un enfant.
La PMA peut être proposée en cas d’infertilité, elle regroupe plusieurs techniques.
Faire face à l’annonce de l’infertilité
L’annonce de l’infertilité du couple constitue souvent un réel choc pour celui-ci.
De nombreuses questions sont suscitées par cette annonce. Pourquoi nous ? Quelles sont les raisons de cette infertilité ? Existe-t-il des solutions ? Sommes-nous éligibles à la PMA ?
Un sentiment d’injustice et parfois un sentiment d’infériorité sont ressentis par les membres couples.
La compréhension des causes de l’infertilité lorsqu’un diagnostic est posé peut contribuer à accepter cette annonce. Mais être porteur de l’infertilité fait souvent naître chez le membre du couple concerné un sentiment de culpabilité important.
Nous l’avons vu, il arrive parfois que le désir de grossesse ne parvienne pas à se réaliser, alors même qu’aucune cause d’infertilité n’est retrouvée. Cette situation correspond à 15% des cas environ.
Ne pas connaître et donc ne pas comprendre les raisons de cette infertilité peut complexifier le processus d’acceptation.
Le deuil de la parentalité « naturelle »
Lorsque le couple infertile décide de se lancer dans un parcours de PMA, il doit renoncer à concevoir un enfant naturellement et accepter que leur accès à la parentalité soit médicalisé. On sort donc de l’intime pour un parcours protocolisé et médical.
Il faut faire le deuil de la grossesse facile imaginée et fantasmée et accepter l’intrusion de personnes extérieures au couple dans la réalisation du projet d’avoir un enfant. Accepter ne pas pouvoir accéder à une parentalité « naturelle » prend du temps, notamment lorsque le désir de devenir parent est présent depuis de nombreuses années.
Cette épreuve douloureuse mène souvent les couples à s’interroger sur leur désir d’enfant.
S’assurer être sur la même longueur d’onde s’agissant du choix de recourir à un parcours de PMA est essentiel pour le bien-être du couple au regard de la complexité de ce dernier.
Préserver son couple au cours du parcours PMA
Le parcours de PMA constitue souvent une réelle épreuve pour les couples.
En effet, la PMA est rythmée par les rendez-vous médicaux, les examens, les traitements et à cela s’ajoutent de nombreuses émotions telles que la peur, la tristesse, la déception, la honte, la culpabilité…
Les couples témoignent souvent que la PMA prend toute la place et que tous les autres projets sont mis de côté. Le parcours de PMA pouvant durer plusieurs années, il impacte nécessairement le système du couple.
La vie sexuelle du couple est également mise à l’épreuve de la PMA (rapports programmés, parfois proscrits selon les techniques, effets indésirables des traitements). Le fait de faire l’amour est alors vidé de son sens érotique.
Alors comment préserver au mieux son couple ?
- En partageant ses émotions et ses éprouvés avec l’autre membre du couple, ce qui permet de garder un dialogue ouvert avec celui-ci.
- En s’assurant que son partenaire est toujours d’accord pour poursuivre ce parcours,
- En essayant de prendre du temps, de retrouver des moments de désir et de plaisir en dehors des rendez-vous et obligations liés à la PMA.
Et si la PMA ne fonctionne pas ?
La PMA peut ne pas fonctionner, c’est une possibilité à envisager de préférence dès le départ. Cependant, même si nous en sommes conscients, apprendre l’échec entraîne toujours de la déception et de la tristesse, d’autant que le parcours PMA demande beaucoup d’engagements et de sacrifices.
Comme tout deuil, faire le deuil de sa maternité ou de sa paternité prend du temps. Difficile à accepter pour le couple, cette nouvelle l’est aussi parfois pour l’entourage proche, ce qui rend l’acceptation encore plus difficile.
Un accompagnement psychologique peut être nécessaire pour surmonter cette épreuve douloureuse.
Plus généralement, l’accompagnement psychologique des couples est conseillé lors du parcours de PMA qui a impact sur le psychisme de chaque membre du couple
Le parcours de PMA est souvent très long. Les couples doivent faire face à des périodes de doutes, d’espoirs, de découragement et de déception.
La psychothérapie permet de travailler sur les émotions ressenties lors du parcours (culpabilité, déception, tristesse…), de rester connecté à son partenaire et d’apprendre à gérer son stress.