Les parents vivant un deuil périnatal ont souvent l’impression d’être seuls au monde. Le deuil périnatal concerne pourtant de nombreux parents.
Comment surmonter cette épreuve ?
Qu’est-ce-que le deuil périnatal ?
Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on parle de deuil périnatal lorsque des parents perdent leur bébé entre 22 semaines d’aménorrhée et le 7e jour après sa naissance.
En réalité, le deuil périnatal concerne les parents confrontés à la perte de leur enfant au cours de la grossesse ou après la naissance : fausse couche, arrêt de grossesse, mort foetale in utero, avortement, grossesse extra-utérine, interruption médicale de grossesse, enfant mort-né, décès lors de l’accouchement ou après la naissance.
Ainsi, le deuil périnatal regroupe des situations très différentes qui ne nécessitent pas forcément le même accompagnement.
La nécessité de reconnaître l’existence du deuil périnatal
Tabou dans notre société, le deuil périnatal est souvent ignoré, notamment lorsque la perte de l’enfant à naître a lieu en début de grossesse.
En effet, en raison de leur fréquence (une grossesse sur 4), les fausses couches ont été banalisées au point de minimiser la douleur que peuvent éprouver les parents suite à la perte de leur enfant.
Pourtant, la perte d’un enfant, que ce soit pendant la grossesse, au moment de l’accouchement ou quelques semaines après la naissance, est une épreuve très douloureuse à traverser.
Cet évènement peut être très traumatisant pour les parents.
Lors de la perte d’un enfant, les parents doivent faire face à un état de choc, de sidération : le cerveau se met sur pause.
Le décès d’un bébé est tellement contre-nature, illogique, que les parents ne peuvent envisager d’accompagner leur enfant dans la mort, d’autant plus lorsqu’il n’est pas encore né ou qu’il vient de naître.
En cas de diagnostic d’une affection grave chez l’enfant à naître, les parents sont confrontés à la décision d’interrompre ou non la grossesse. En effet, l’interruption médicale de grossesse peut être réalisée jusqu’au terme de la grossesse s’il « existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic ».
Ils peuvent aussi choisir, lorsque cela est médicalement possible, d’accompagner leur bébé à naître ou nouveau né en soins palliatifs. Il s’agit alors d’accompagner la vie de son enfant jusqu’à son terme, sans douleur. Ces parents ont bien entendu besoin d’être respectés dans leur décision, accompagnés et écoutés.
Lorsque le décès intervient à un stade avancé de la grossesse, la mère doit accoucher de son enfant. Si cette épreuve peut être traumatisante pour les parents, elle contribue souvent au processus d’acceptation : ils sont devenus parents, même s’ils rentreront chez eux sans bébé.
La perte d’un enfant, qu’elle intervienne au cours de la grossesse ou après sa naissance, engendre une souffrance immense pour les parents.
Un accompagnement psychologique est vivement recommandé pour faire face à la perte de leur enfant, travailler sur la culpabilité ressentie et rompre l’isolement du à la situation.
Faire le deuil de son bébé
Il n’existe pas de recette miracle pour surmonter un deuil. Chaque personne exprime son chagrin à sa façon et passe par des étapes différentes. Il est donc important, au sein du couple, de ne pas négliger le co-parent qui vit son deuil à sa manière.
Très souvent, les parents ont besoin de parler de leur enfant, de leur faire exister au sein de leur couple mais également auprès de leur entourage.
Cependant, malgré leurs bonnes intentions, les proches ont parfois des paroles maladroites. Il est tout à fait normal de ne pas vouloir entendre les phrases telles que « tu en auras d’autres » ou encore « la nature est bien faite ».
Il est parfois difficile pour les proches d’entendre et de comprendre la souffrance des parents. Pourtant, ils jouent un rôle important dans le processus de deuil, en étant présents et à l’écoute, ils permettent aux parents de sortir de l’isolement, de réaliser et d’accepter l’épreuve à laquelle ils font face.
Certaines personnes peuvent ressentir le besoin de rencontrer d’autres parents ayant vécu la même épreuve. Des associations telles que AGAPA ou SPAMA organisent régulièrement des rencontres entre les parents.
Intégrer l’enfant à l’histoire familiale en le faisant exister administrativement (lui donner un prénom, l’inscrire sur le livret de famille, sépultures) permet à certains parents d’avancer dans leur deuil.
Trouver une juste place à cet enfant qui n’a que très peu vécu ou qui n’a pas vécu est essentiel pour avancer. Pour cela, il est parfois nécessaire de se faire accompagner psychologiquement.
L’accompagnement psychologique n’est pas obligatoire mais peut être très utile si le parent en ressent le besoin, s’il présente des symptômes en lien avec ce traumatisme ou s’il existe une importante angoisse, notamment en cas de nouvelle grossesse.
Il est important de ne pas rester seul avec sa souffrance, n’hésitez pas à demander de l’aide.