En effet, une importante pression repose sur les jeunes parents qui, à chaque repas de famille, doivent répondre à la fameuse question : « est-ce qu’il fait ses nuits ? »
Notre société a tendance à vouloir calquer les besoins en sommeil du jeune enfant à ceux d’un adulte. Or, leurs besoins sont très différents. L’expression « faire ses nuits » en est une belle illustration.
Comprendre les différents stades du sommeil de son enfant selon son âge permet aux parents de mieux l’accompagner en fonction de ses besoins.
Les besoins en sommeil des enfants sont souvent représentés par des trains. Cette image illustre l’évolution du sommeil de l’enfant de la naissance à l’âge de 4 ans environ.
Le cycle de sommeil est représenté par le train, lui-même composé de wagons représentant les différents stades de sommeil de l’enfant.
Évidemment, chaque enfant étant différent, ces données sont variables d’un enfant à l’autre.
Les cycles du sommeil s’allongent avec l’âge (ce qui réduit le nombre de réveils nocturnes potentiels) et les différents stades qui composent chaque cycle se rapprochent progressivement du sommeil de l’adulte.
Comme évoqué, le sommeil du jeune enfant est un sujet central dans la sphère de la parentalité, notamment car les parents souhaitent retrouver le plus vite possible un sommeil de qualité.
Ils sont alors assaillis de conseils ou croyances en tout genre.
Faisons le point sur celles que l’on entend le plus.
Il s’agit surement du conseil que l’on entend le plus lorsque l’on devient parent. Pourtant, laisser pleurer un bébé seul dans son lit est contre-productif. En effet, le fait de ne pas répondre à ses pleurs l’expose à un niveau de stress important.
Comme l’évoque Héloise Junier, psychologue pour enfant, « laisser pleurer un bébé est une pratique non naturelle, générée par notre culture obsédée par l’indépendance des bébés, qui va à l’encontre de ses besoins fondamentaux et de son bon fonctionnement ».
Lorsqu’un bébé pleure, il a besoin de la présence d’un adulte pour s’apaiser.
Contrairement aux idées reçues, l’allaitement maternel n’a aucun impact sur la qualité et la durée de sommeil du bébé.
En effet, physiologiquement, un enfant ayant atteint le poids de 6 kg est en mesure de tenir une nuit entière sans manger. Un bébé allaité peut donc tout à faire dormir sans interruption la nuit, à partir du moment où il en est physiologiquement capable.
Arrêter l’allaitement pour qu’un bébé fasse sa nuit n’a donc aucun sens.
Dans la continuité du paragraphe précédent, on entend régulièrement que donner un biberon avec de la farine ou des céréales à l’enfant avant de le coucher permet de « le caler pour la nuit » et évite donc les réveils nocturnes.
Un bébé (de plus de 6 kg) ayant reçu les apports nutritifs suffisants au cours de la journée n’a pas besoin d’un biberon épaissi pour mieux dormir la nuit. Dans la plupart des cas, ses réveils nocturnes ne sont pas dus à la faim mais correspondent à des fins de cycles de sommeil au cours desquels bébé n’est pas parvenu à se rendormir seul.
Pas du tout ! Le bébé qui est couché plus tard ne dormira pas plus longtemps le lendemain. Plus encore, la qualité de son sommeil sera moins bonne après un coucher tardif.
Un bébé a besoin d’être porté, il est donc tout naturel qu’il préfère dormir dans vos bras plutôt que dans son lit seul. Faire dormir son enfant dans ses bras ou en portage s’il en manifeste le besoin est au contraire très bénéfique pour celui-ci, y compris pour son autonomie future !
Cela ne l’empêchera pas de dormir dans son lit plus tard.
Ces différentes croyances, entendues par tous les nouveaux parents, mettent en évidence que le sommeil du jeune enfant est mal connu.
Comprendre les besoins physiologiques du jeune enfant est essentiel pour régler une problématique liée au sommeil. Pour cela, il est parfois nécessaire de se faire accompagner.
Consultante spécialisée dans le sommeil du jeune enfant, je propose des accompagnements aux jeunes parents en difficultés face au sommeil de leur enfant.