Dans cet article, nous vous proposons un éclairage sur les enjeux de la thérapie à l’adolescence, pour aider les parents, les proches et les professionnels à mieux comprendre les besoins des jeunes et les accompagner au mieux.
L’adolescence n’est pas seulement une phase de croissance corporelle. C’est une période de construction identitaire, où le jeune cherche à s’affranchir de l’enfance, parfois à se différencier des figures parentales et à trouver sa place dans le monde. Ce processus peut être tumultueux : les émotions sont intenses, les repères peuvent vaciller, les relations évoluent, et l’image de soi est souvent en chantier.
Ces bouleversements sont normaux, mais ils peuvent fragiliser l’adolescent, en particulier si des facteurs personnels, familiaux ou sociaux viennent accentuer le mal-être : séparation parentale, conflits familiaux, harcèlement scolaire, pression scolaire, isolement, événements traumatiques, troubles de l’estime de soi, etc.
La thérapie n’est pas réservée aux adultes ou aux cas graves. Pour un adolescent, elle peut être un espace précieux pour déposer ce qui ne peut pas toujours se dire à la maison ou dans l’entourage.
Voici quelques raisons fréquentes pour lesquelles une thérapie peut être envisagée :
Lorsque l’adolescent semble triste, démotivé, irritable ou anxieux de manière régulière, sans qu’un événement précis n’explique cette souffrance.
Crises de colère, repli sur soi, opposition constante, comportements à risque, fugues, consommation de substances, etc. peuvent être l’expression d’un malaise plus profond.
Une chute brutale des résultats, un refus d’aller en cours, du décrochage ou de l’angoisse liée aux performances scolaires sont souvent des indicateurs à prendre au sérieux.
L’adolescent se juge sévèrement, doute constamment de lui, se sent « nul », ou vit une grande souffrance liée à son apparence ou à son image sociale.
Conflits répétés avec les parents, isolement social, difficultés à se faire des amis ou à s’insérer dans un groupe.
Séparation, deuil, déménagement, agression, maladie, etc. peuvent créer des blessures émotionnelles nécessitant un accompagnement.
Dépression, anxiété généralisée, phobies, troubles du comportement alimentaire, idées suicidaires…
Certains adolescents verbalisent clairement leur mal-être ou leur désir d’être aidés. D’autres, au contraire, dissimulent leurs difficultés, parfois par peur d’inquiéter ou de ne pas être compris. Il est donc essentiel de rester attentif à certains signaux :
Face à ces signes, il peut être judicieux d’ouvrir le dialogue, sans jugement, et d’évoquer la possibilité d’un soutien extérieur.
La consultation chez un(e) thérapeute offre à l’adolescent un espace neutre, bienveillant et confidentiel. C’est un lieu où il peut s’exprimer librement, à son rythme, sans crainte d’être jugé ou corrigé.
L’alliance thérapeutique — c’est-à-dire le lien de confiance entre le thérapeute et l’adolescent — est un facteur clé du travail. Le professionnel ne donne pas de leçons, il accueille, questionne, soutient et aide le jeune à mettre du sens sur ce qu’il vit.
La thérapie permet notamment de :
Elle peut se faire en présence des parents ou seul(e), selon l’âge, la situation, et la volonté du jeune. Elle permet de cerner la demande, d’identifier les besoins, et de poser le cadre du suivi (confidentialité, durée, fréquence…).
Les parents peuvent être impliqués au début pour partager leur point de vue, puis laisser l’espace thérapeutique au jeune. Des temps d’échange peuvent être prévus si nécessaire, toujours dans le respect de la confidentialité.
Les rencontres sont souvent hebdomadaires ou bimensuelles, selon les besoins. La durée du suivi varie : quelques séances peuvent suffire pour traverser une crise, tandis qu’un travail plus approfondi peut s’étendre sur plusieurs mois.
Selon les cas, différentes approches peuvent être utilisées : thérapie verbale, médiation par l’art, thérapie cognitive et comportementale, hypnose, sophrologie, etc. Ce qui compte, c’est que le jeune se sente en confiance.
Il n’est pas rare qu’un adolescent rejette d’abord l’idée de voir un thérapeute, par méfiance, par honte ou par peur. Voici quelques pistes pour ouvrir le dialogue :
Dans certains cas, une première rencontre avec les parents seuls peut permettre de mieux comprendre la situation et d’évaluer la pertinence d’un accompagnement, même si le jeune ne consulte pas dans l’immédiat.
Un accompagnement thérapeutique bien mené peut avoir un impact profond et durable sur la vie d’un adolescent. Il ne s’agit pas simplement de résoudre un problème, mais de l’aider à mieux se connaître, à s’écouter, à se respecter et à trouver ses propres ressources.
Beaucoup de jeunes sortent d’un suivi plus solides, plus apaisés, plus autonomes, et mieux outillés pour affronter les défis à venir. Ils apprennent à poser des mots sur ce qu’ils vivent, à ne plus se sentir seuls dans leurs difficultés, et à se construire avec plus de confiance.
Enfin, il est important de souligner que la thérapie peut aussi aider à restaurer ou améliorer le lien entre l’adolescent et ses parents. En clarifiant les incompréhensions, en apaisant les tensions, en remettant de la communication, le travail thérapeutique profite souvent à toute la dynamique familiale.
Consulter un thérapeute une manière d’apprendre à prendre soin de soi, à mieux comprendre ce qui se passe en soi et à se sentir soutenu dans une période souvent complexe.
Si vous êtes parent et que vous sentez que votre adolescent traverse une phase difficile, n’hésitez pas à vous faire accompagner ou à lui proposer de rencontrer un professionnel. Une écoute bienveillante peut parfois faire toute la différence.